Enfant, je n'ai jamais vraiment manqué d'amour. Ma mère m'élevait seule, et tous les jours elle me montrait son affection, une vraie maman poule. Mon père partit le jour même où ma mère lui annonça qu'elle était enceinte. Elle n'avait alors pas fini ses études, et pour pouvoir me garder et m'élever, elle arrêta tout, faisant des petits boulots par-ci par-là. Et cela fonctionnait parfaitement jusqu'à mes seize ans. J'avais d'excellente notes à l'école, tout le monde prévoyait un avenir brillant pour moi. Ma mère perdit son travail, et vu qu'elle ne possédait aucun diplôme, impossible d'en trouver un autre. Même les supermarchés ne voulaient pas d'elle comme caissière. Elle resta donc à la maison. Nous avions quelques petites économies de côté, c'était l'argent pour me payer des études, mais nous avions besoin de vivre et ma mère ne voulait pas que je travail, elle voulait que je me concentre à cent pour cent dans mes études. Ce que je fis, et nous arrivions à vivre comme ça. Après l'obtention de mon diplôme de fin de lycée, je me trouvais un petit travail d'été, serveuse dans un bar, que je finis par gardé à la rentrée pour payer mes études. J'avais été accepté dans une école de la ville pour étudier la comptabilité et la gestion. Je n'avais jamais vu ma mère aussi fière de moi, et même si nous n'avions pas grand chose, elle faisait tout pour me le montrer tout les jours. Elle n'avait pas eu d'hommes dans sa vie depuis mon père, du moins pas un qui aurait pu le remplacer à ses yeux. Elle me faisait penser à une princesse déchue qui attendait avec espoir tous les jours que son prince charmant revienne. Dommage pour elle que le prince qu'elle aimait n'était qu'un gros salopard.
J'arrivais à travailler et à avoir d'excellentes notes dans mes études. Cependant, je remarquais que l'argent commençait à manquer. Pourtant, je gagnais bien assez pour les factures, les courses et le loyer. Et maman était de plus en plus bizarre ces derniers temps, comme si... Comme si elle me cachait quelque chose. Elle sortait souvent la nuit tombée, stressée à chaque fois. Et revenait toujours environ une heure plus tard. Si elle avait trouvé un travail, elle me le dirait. Et même, un travail qui ne durait qu'une seule heure, qu'est-ce que cela pouvait bien être ?
« Je reviens ma chérie, ne m'attends pas. » Là c'en était trop. J'acquiesçais, comme à chaque fois qu'elle me disait qu'elle partait. Je la suivis du regard, jusqu'à ce qu'elle soit au bout de la rue et enfilais mon manteau et mes chaussures, la rattrapant discrètement. Je la suivis quelques rues plus loin et m'arrêtais, bien cachée, lorsque je la vis s'arrêter près d'une homme.
« Mais qu'est-ce qu'elle fait... » Il faisait nuit noire, et de là où j'étais je ne distinguais pas parfaitement la scène, mais je compris rapidement de quoi il s'agissait lorsque je vis ma mère sortir une liasse de billets de sa poche, la donnant à cet homme en échange de quelques petits sachets. Ensuite, sans échanger un mot, les deux protagonistes partaient chacun de leur côté. Je restais là où j'étais, attendant que ma mère ne soit à ma hauteur.
« Tu fais quoi là maman ? » Elle sursauta. A vrai dire, c'était l'effet escompté. Elle se retourna ensuite vers moi et me regarda.
« Écoute Satine, je peux tout expliquer... » Je la regardais, j'aimais ma mère plus que tout, et je ne m'énervais jamais contre elle, mais là je n'avais pas le choix.
« Ben vas-y, explique moi ! Parce que j'aimerais vraiment savoir pourquoi tu utilises l'argent que J'AI gagné pour qu'ON puisse vivre pour TE payer des cochonneries pareilles ! » Et là ma mère se lança dans un discours que je n'écoutais qu'à moitié tellement j'étais remontée contre elle. Je la regardais assez méchamment.
« Arrête ça, c'est tout ce que je demande. Non seulement tu fous ta vie en l'air, mais la mienne aussi. Alors arrête. »Mais elle n'arrêta pas. Je lui disais à chaque fois, elle me le promettais, mais rien. J'essayais même de la ramener en cure, sans rien lui dire mais elle partait à chaque fois. Alors j'abandonnais. Ce n'était pas dans mes habitudes, mais j'espérais sincèrement qu'elle comprenne d'elle-même que ça nous faisait du mal, à toutes les deux. J'avais alors cherché un autre travail, et par chance, quelqu'un m'en proposa un rapidement. Pas du tout ce à quoi je m'attendais, mais je n'avais pas vraiment le choix. Call-girl. Je savais parfaitement en quoi cela consistait et je devais avouer que j'avais accepter sans y avoir vraiment réfléchit. Et puis, cela payait bien. Vraiment bien. J'arrivais enfin à revivre normalement, même si maman continuait de prendre ses merdes. Mais pour une fois, je vivais réellement. Je sortais, je m'amusais. Comme si ce métier me sortit de ma coquiller. Je me forgeais un caractère assez trempé, qu'il me fallait pour ce métier. Je devais apprendre à me défendre contre les hommes trop entreprenant. Je me refusais certaine chose et j'avais le droit. Comme de coucher avec un homme qui avait trop bu. Qui se montrait violent. Dans ce métier, je devais savoir charmer le client, charmer les hommes, leur plaire et je devais avouer que de jouer à ça, me plaisait également. Parfois, nous étions la fille d'un seul homme, parfois de plusieurs.
Je faisais ça depuis plusieurs années, et je terminais même mes études. J'étais diplômée, j'aurais pu tout arrêter et me trouver un autre travail, mais non. Je continuais celui-ci, à vrai dire, je n'avais pas réellement eu de gros problèmes et puis il payait bien. Et je devais toujours m'occuper de maman, qui sombrait de jour en jour. Et un soir, je rentrais chez moi. C'était la veille de Noël, et j'avais passé l'après-midi à faire des courses pour préparer un bon repas à maman, surtout que je ne travaillais pas le soir même. Quand j'entrais, je ne la voyais pas dans le salon, elle devait dormir en haut dans sa chambre. Elle ne savait rien de ce que je lui préparais. Elle avait beau est une droguée et une alcoolique, c'était encore ma mère et je ne pouvais pas la laisser. J'avais beau lui dire d'arrêter, jeter ses bouteilles, sa drogue, elle recommençait toujours. Je passais le début de la soirée en cuisine, jusqu'à ce que tout soit prêt. J'essuyais mes mains sur mon tablier et souriais, plutôt fière de moi.
« Maman ? Tu viens j'ai préparer à manger ! » Aucune réponse. Et en y repensant, je ne l'avais toujours pas vu depuis que j'étais rentrée. J'allais à la porte du salon, elle n'était pas là.
« Maman ? » Toujours rien. J'allais en bas des escaliers.
« MAMAN ? Tu es là ? » Rien. Était-elle sortie ? Non elle m'aurait quand même laissé un mot. Quoique... Je montais et aller à sa chambre. J'ouvris la porte et je vis qu'elle était couchée sur le lit.
« Maman ? Réveilles-toi ! » Elle ne réagissait toujours pas. En m'approchant je remarquais qu'elle ne respirait plus.
« MAMAN ! » Je m'approchais et la secouais, totalement paniquée. Je voulais qu'elle se réveille, elle ne pouvait pas être... Non. Elle ne pouvait pas. Elle était tout ce que j'avais. Les larmes coulaient toutes seules le long de mes joues et j'étais agenouillée près du corps de ma mère
« Maman s'il te plaît... »Deux années s'étaient écoulées depuis la mort de maman. Depuis je n'avais pas fêté Noël, je n'en voyais plus l'intérêt, je n'avais plus personne. J'étais toujours une call-girl, je n'avais pas arrêté. Je vivais bien, alors je ne voyais pas pourquoi me risquer à arrêter ce travail pour un autre qui serait peut-être moins payé, et que je risquais de perdre au bout de quelques mois. Tant que je pouvais faire ce métier, je le ferais. Quelques temps avant la mort de ma mère, j'avais eu un nouveau client, Fitzpatrick. J'avais entendu parler de lui, il était l'héritier de la grande entreprise du même nom. Et j'avais aussi entendu que ses parents venaient de mourir. Il était un de mes clients pendant un certain temps, même encore après la mort de ma mère. Et un jour, ce client me proposa quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas. C'était bien la première fois qu'un client me proposait de faire partie de son réseau de call-girl. Je pris quelques instants pour réfléchir, alors qu'il me fixait. Je ne voyais pas de raison de refuser. Je continuais mon métier, et il avait assez d'argent pour que le métier tienne. Tout ce qu'il me demandait, c'était de lui trouver des filles. Et cela serait chose facile à faire. J'avais emménagé dans sa villa juste après la mort de ma mère, lui aussi essayait de se sevrer. Mais lui au moins, il avait la volonté de le faire, pas comme elle. Et un soir il me fit cette fameuse proposition. Que j'avais accepté. Et je lui avais trouvé d'autre filles. Tout recommença.
Mais il n'était pas comme les autres patrons que j'avais pu connaître. Les autres nous laissaient nous démerder avec les clients, et si nous avions un quelconque problème avec eux, c'était à nous de le résoudre. Lui, si il y avait un problème, il le réglait lui même. Si un client voulait faire preuve de n'importe quelle forme de violence envers nous pour asservir leurs désirs, Fitzpatrick le refusait. Il nous rappelait à chaque fois que si quelque chose du genre arrivait, il fallait le lui dire à lui et surtout pas à la police. Cela faisait plusieurs années que je faisais ce métier et rien de très grave ne m'était arrivé. J'avais toujours su me débrouiller seule, et les clients que faisait venir Fitzpatrick ne semblait pas violent. Je refusais toujours de coucher si l'homme avait bien trop bu, et j'arrivais à les faire arrêter si ils devenaient trop entreprenant.
Mais il faut bien un début à tout. Cette nuit là, je devais accompagner un homme. D'une trentaine d'années. Je ne connaissais que son nom. Thomson. Il refusait que je l'appelle autrement que Monsieur. Ou Monsieur Thomson. Il ne m'avait jamais dit son prénom. Ni à moi, ni à aucune autre fille. Mais depuis quelque temps, il demandait toujours à m'avoir. Après tout cela pouvait arriver, ce n'était pas la première fois. Je n'avais jamais couché avec lui. On sortait, puis il m’amenait chez lui et j'avais ma propre chambre pour dormir, avant de repartir le lendemain. Sauf que cette nuit là, tout ne se passa pas comme prévu. Thomson avait bu bien plus que d'habitude, et se montrait beaucoup plus entreprenant. Je refusais ses avances, poliment, mais il le prenait mal. Arrivé chez lui, il ne m'emmena pas dans la chambre à laquelle j'étais habituée, mais dans la sienne, prenant soin de fermer à clef. Et pour la première fois je commençais à avoir peur face à un homme. Il me prit par le poignet et serra très fort.
« Maintenant, tu vas faire ce que je te dis, sans broncher. » Sauf que je n'étais pas du genre à écouter et à me laisser faire. J'essayais de me débattre, et la première gifle vola.
« J'ai dit, que tu allais faire ce que je disais. » Il approchait son visage du mien et je en sentant son haleine je pouvais parfaitement deviner le nombre de verres de whisky qu'il avait bu.
« Non Monsieur. J'aimerais aller dans ma chambre maintenant. Vous avez trop bu, je ne ferais rien avec vous. » La deuxième gifle partit et il me regarda. Je voyais la haine dans ses yeux, on aurait presque cru qu'ils s'enflammaient.
« J'ai payé pour t'avoir alors tu vas m'obéir ! » Je m'étais reculée de quelques pas mais il s'approcha, jusqu'à me reprendre contre lui et commencer à me déshabiller. Je me débattais autant que je le pouvais mais il était bien plus fort que moi. Il me poussa et en tombant je me pris le coin d'un meuble dans les côtes. Je serrais les dents pour ne pas hurler de douleur. Il était debout face à moi et je le regardais.
« Si tu coopères, tout ira bien mieux tu verras. » Je sentais que j'avais la lèvre en sang, et mes côtes me faisaient un mal de chien. Je pouvais bien m'abaisser à ses désirs, mais j'avais tellement mal, que ce qu'il me ferait, me ferait souffrir d'autant plus. Il me tira le bras pour que je me relève
« D'accord... » Je le poussais sur le lit comme si j'allais entreprendre quelque chose avec lui, avant de courir vers la porte et de partir le plus vite possible. La surprise ne le fit pas réagir directement, mais à peine avais-je atteins la porte d'entrée qu'il était derrière moi. Je l'ouvris à la volée sans prendre ma veste et sortie en courant sous la pluie. Il me rattrapait facilement malgré tout l'alcool qu'il avait bu. J'abandonnais alors mes talons dans la rue pour gagner de la vitesse et courait à la villa à toute allure. Il me suivait encore, mais j'arrivais rapidement à la villa et fermait bien la porte d'entrée derrière moi. Je restais contre celle-ci une bonne poignée de minutes, le temps de reprendre mon souffle. Je regardais discrètement par la fenêtre pour voir si il m'avait suivit. Personne. Apparemment il n'avait pas eu la force de venir jusque là.
« Tout va bien Lux ? » Je sursautais en entendant la voix d'homme derrière moi. Heureusement je la reconnu tout de suite. C'était Fitzpatrick. Je me retournais, et le regardais.
« Euh... oui. Je me suis juste dépêcher pour rentrer à la villa, je n'ai trouvé aucun taxi et il... Il pleut dehors. J'ai du courir. » Son regard se posa sur mes pieds, dénudés.
« Et j'ai perdu mes chaussures en cours de route. » Il releva la tête et fronça les sourcils.
« Lux, qu'avez-vous à la lèvre ? » Merde. J'avais totalement oublié ce détail. Je portais doucement ma main à ma lèvre et constatais qu'elle saignait encore.
« Ce n'est rien. J'ai trébuché et je me suis écorché à une branche un buisson un peu trop imposant. » Je faisais un petit sourire maladroit pour que mon mensonge passe pour une vérité. J'étais la pire menteuse au monde. Si il y avait bien une chose que je ne savais pas, c'était ça. Mentir.
« Je vois... » « Si vous voulez bien m'excuser, je vais aller me coucher. Bonne nuit. » Et il me laissa partir après m'avoir souhaité une bonne nuit à son tour. Je me couchais rapidement, même si cette nuit là je ne trouvais pas le sommeil. Le lendemain, je racontais ma mésaventure à une des filles, lui faisant promettre de ne rien dire, mais évidemment cette histoire arriva aux oreilles de Fitzpatrick. Et il était venu me voir, pour me demander ma version des faits. L'histoire, en détails. Et je lui avait dit, du début à la fin, jusqu'à mon retour à la villa. J'avais peur de sa réaction, mais étrangement il m’offrit sa protection. Il me prodigua les soins nécessaires, je n'avais rien de casser mais mes côtes me faisaient toujours souffrir. Puis il me retira du réseau. Et apparemment il s'était occupé de Thomson. Je n'avais plus jamais entendu parler de lui, et je ne l'avais plus revu à la villa.
Aujourd'hui, je travaillais toujours pour Fitzpatrick mais plus en tant que call-girl. Je m'occupais un peu de tout. J'allais chercher ce qu'il fallait pour les soirées, j'aidais à les organiser, je m'occupais des filles, je leur apprenais à être une bonne call-girl en quelque sorte. Un jour, Fitzpatrick me demanda d'aller chercher les affaires de la nouvelle venue, dans son appartement en ville. Je n'avais pas encore eu l'occasion de la rencontrer, je savais juste qu'elle s'appelait Rose et qu'elle était nouvelle dans le métier.
« Lux, il faudrait que vous alliez à cette adresse, récupérer les affaires de Mademoiselle Riddle. » Il me tendit un papier avec l'adresse et partit sans me donner une explication de plus. Au dos, une liste de ce que la jeune femme pourrait avoir besoin. Je me rendis donc en ville, à cet appartement et emballais les affaires de Rose dans quelques cartons. En observant autour de moi, je cernais directement le personnage de Rose. Je ne savais peut-être pas mentir, mais j'arrivais facilement à cerner les gens, leur personnalité, rien qu'en regardant leur maison -ou appartement dans le cas échéant- et leurs effets personnels. J'avais le dernier carton en main et j'allais sortir, lorsque je vis une photo de la jeune fille et de son père, certainement. Ce n'était pas sur la liste, mais je la pris avec moi. Elle en aurait certainement besoin.
De retour à la villa, d'autre membres du personnel apportaient ses affaires à la nouvelle. J'avais encore quelques petites choses à régler avant d'aller la voir. Un peu plus tard dans l'après-midi, je frappais à la porte de sa chambre.
« Entrez. » J'ouvris la porte et je la vis à la fenêtre, elle regardait dehors. Ses cartons n'étaient pas encore déballés. Elle se tourna vers moi et me regarda.
« Tu dois être Satine, non ? » Apparemment, les autres filles lui avaient déjà parlé de moi. Et je ne savais pas pourquoi, mais elles donnaient toujours mon premier prénom lorsqu'elles me présentait. Alors que cela faisait quelques années que plus personne ne m'appelait ainsi. Fitzpatrick le premier. Un jour, il m'avait demandé mon nom complet, et depuis pour je ne sais quelle raison, il m'appelait Lux.
« Tu peux m'appeler Lux. Et toi tu es Rose, c'est ça ? » Elle hocha la tête et nous commencions à parler. J'aimais faire connaissances avec les filles avant de ne les lancer dans la cage aux lions. Je lui donnais des conseils pour « survivre » ici, avec les hommes et lui promis de lui en apprendre d'avantage, tout en l'aidant à ranger ses affaires. En parlant avec elle, je compris que contrairement à mes débuts ici, elle n'était pas ici par envie, mais contre son gré. J'allais donc devoir être là pour elle, plus que pour les autres.
« Tu lis quoi encore Jefferson ? » Dès que je pouvais, je m'installais quelque part, au calme dans la villa et je lisais. C'était sans compter sur Archibald, bien sûr.
« Fou moi la paix Archibald, t'as pas quelque chose à faire ? » Il était ici depuis le début, lui aussi. Il était gentil, c'est sûr, mais qu'est-ce qu'il pouvait être chiant. Et je ne saurais dire si nous étions amis ou pas. Je l'aimais bien, certains jour. D'autre un peu moins. D'autre encore, j'aurais pu le clouer contre un mur pour ne pas l'avoir dans les pattes. J'étais plutôt rigoureuse dans mon travail et lui un peu moins, même si de ce côté là, on ne pouvait rien lui reprocher. Il avait juste le don de m'énerver et apparemment cela l'amusait.
« Sur mon emploi du temps, c'est marqué qu'en ce moment, je suis censé t'emmerder. Donc je le fais. » Il me sourit fier de lui. Je soupirais et essayais de recommencer à lire.
« Une histoire à l'eau de rose je suppose ? » Tout en restant cachée derrière mon livre et affichais un énorme sourire.
« Non, un livre où les hommes sont dominés par les femmes. » Je relevais la tête vers lui, toujours en souriant.
« Ce bouquin nous apprend à vous dominer, pour que vous soyez nos esclaves. » Il me regarda un instant, avant de lever les yeux aux ciel.
« Bien tenté Lux. » J'entrais à la villa en même temps qu'Archibald. Apparemment, il avait accomplit sa mission et allait annoncer la bonne nouvelle à Fitzpatrick. Et j'en avais une moi aussi de bonne nouvelle, mais je voulais absolument être la première à le dire. Je commençais à courir jusqu'au bureau du patron, mais Archibald me rattrapa sans difficulté. Nous entrions alors en même dans le bureau, sous l’œil étonné de Deòrsa.
« Nous avons deux nouvelles filles Monsieur. » « Williams n'embêtera plus aucune d'elle, comme convenu. » Archibald et moi avions parlé exactement en même temps.
« Un par un maintenant. » Je fus la plus rapide et répétait ma phrase sous l’œil agacé de mon collègue. Puis il répéta la sienne et nous discutions encore avec Fitzpatrick avant de prendre congé. Il me restait encore un peu de temps avant d'aller aider les filles à se préparer pour la soirée. Sortie du bureau, Archibald me regarda. « Bien joué Lux, bravo. » Je lui souriais fière de moi de l'avoir battu à ce jeu là.
« Et si je t'offrais un café dans la cuisine ? » Et voilà pourquoi je ne pouvais pas le détester. Il me regardait avec son plus beau sourire et un air malicieux auquel il était difficile de résister. Et puis il fallait avouer qu'il pouvait être le plus adorable et le plus drôle des garçons. Je lui souriais.
« Avec plaisir. »