nom ⊱ Riddle prénom ⊱ son vrai prénom est Rosaleen, mais tout le monde l'appelle Rose. Ce prénom lui vient de sa mère. Son père, quant à lui, a voulu l'appelé Andrea en mémoire de sa grand-mère surnom ⊱ Rose, Rosy parfois mais rarement âge ⊱ vingt-cinq ans date de naissance ⊱ le 15 avril 1988 lieu de naissance ⊱ Blair Atholl, à plusieurs kilomètres de Dundee nationalité ⊱ anglaise origine(s) ⊱ écossaise par son père, américaine par sa mère métier / étude ⊱ call-girl, au départ de plusieurs hommes, mais depuis plusieurs mois elle est devenue l'objet d'un seul client  orientation sexuelle ⊱ hétérosexuelle  situation civile ⊱ célibataire  caractère ⊱ prévenante + souriante + calme + sociable + soucieuse de tout + méfiante + craintive aux premiers abords + un peu naïve ressemblance avec Belle de La Belle et La Bête ⊱ elle est captive d'un homme riche renfermé sur lui-même et qui ne voit presque personne à part elle et ses quelques domestiques + elle a deux sœurs aînées, deux vraies pestes qui ne pensent qu'à l'argent et au succès + un de ses anciens clients commence à la harceler, lui répétant qu'il peut lui offrir la meilleure des vies groupe ⊱ Flynn  signes particuliers ⊱ lorsqu'elle était jeune elle lisait beaucoup de conte et d'histoire, surtout ceux avec de la magie -fantastique, fantasy etc- mais depuis sa nouvelle occupation en tant que call-girl elle n'a plus l'occasion de se plonger dans les livres + elle essaye de ne plus se ronger les ongles à cause du stress + à la place elle a transféré son tic de ronger ses ongles sur ses cheveux : à présent elle tripote toujours une mèche lorsqu'elle est nerveuse + elle aime beaucoup regarder les films et les séries, surtout ceux d'auteur + elle a toujours été attirée par la philosophie, elle faisait d'ailleurs des études touchant ce domaine jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle vivait largement de son travail et qu'elle vivait sainement pour le moment + elle ne sort que très rarement de chez son hôte, juste pour aller faire quelques courses pour aider les domestiques ou pour se rendre à des banquets de la haute-bourgeoisie avec son client.

pseudo/prénom ⊱ aline/candies-world âge ⊱ 20 ans, bientôt 21 dans à peine plus d'un mois    où as-tu connu le forum ⊱ cette sorcière de Jelly Slug alias Calypso arrive toujours à m'attirer dans ses filets   tes impressions dessus ⊱ bah il est magnifique bien sûr   des suggestions à faire ⊱ pour l'instant je ne vois pas   un double compte ? ⊱ non, pas pour l'instant   un dernier mot ⊱ détruisons notre enfance ensemble  

When she was just a girl she expected the world Du plus loin qu'elle s'en souvenait, Rose ne se rappelait que de son petit village écossais où elle avait grandit. Elle n'a jamais rien connu d'autre, bien que les dires de son père et de ses sœurs étaient différentes. Son père était auparavant un chef d'entreprise, d'une petite société certes mais qui rapportait quand même suffisamment pour que la famille Riddle, qui ne comptait à l'époque que le père, la mère et les deux filles aînées, puisse vivre sans manquer de rien et mieux encore. Ils habitaient tous à Blair Atholl à l'époque, et Rose y grandit pendant trois ans environ. Sa mère, malheureusement, n'eut jamais l'occasion de la connaître puisqu'elle mourut en lui donnant la vie. Son père en fut très affecté, leurs filles aussi, mais il fallait garder la tête haute pour que la petite Rosaleen -très vite surnommée Rose- puisse grandir sainement, malgré l'absence de sa mère.

Dès son plus jeune âge, on découvrit une réelle différence entre Rose et ses sœurs. Ses ainées n'étaient attirées que par l'argent qu'elles possédaient, par les sorties, les flirts avec les garçons de leur âge. Rose, elle, passait le plus clair de son temps avec sa nourrice, à lire des contes et des histoires fantastiques. Même lorsqu'elle grandit, elle ne devint pas comme ses sœurs. Elle vivait simplement, surtout avec ce qu'elle avait. Elle se contentait de ce qu'elle avait. Elle était la fierté de son père, puisqu'il arrivait à parler d'autre chose que de défilés de mode avec sa dernière fille.

Cependant, l'entreprise tomba peu à peu dans la faillite, et les Riddle ne possédèrent plus rien, presque du jour au lendemain. Ne pouvant payer le loyer imposé à Blair Atholl, ils furent contraint de s'installer à plusieurs kilomètres de là, dans un petit village à la campagne. Si cela perturba beaucoup les aînées, Rose quant à elle en était presque ravie. En effet elle pouvait alors courir dans les prés, observer les animaux sauvages, vivre simplement et aidant son père dans les tâches du quotidien, là où ses sœurs se contentaient de les regarder en râlant, nostalgiques de leur richesse perdue.

Durant quinze ans, Rose vivait simplement, à la campagne, étudia ses leçons, et devint même l'une des meilleures élèves dans ses écoles, que ce soit en primaire, au collège ou au lycée. Elle rentrait tous les soirs chez son père qui était heureux de voir sa fille si épanouit, et il se disait même que sa condition à la limite de la précarité n'avait peut-être pas été une si mauvaise chose. Il avait au moins une fille sur qui il pouvait compter. Les deux autres étaient déjà parties à la ville, dans l'espoir de retrouver leur richesse et leur gloire qu'elles avaient tant aimé, mais pour Rose, cela importait peu. Tout ce qu'elle voulait, c'était un travail où qu'elle pourrait aimer, des amis à côtoyer, une famille à former. La richesse, elle s'en fichait presque, elle n'avait aucun souvenir du temps où ils avaient été riches. A quoi bon pleurer pour quelque chose qu'elle n'avait, dans un sens, pas vécu.

Parfois, dans un élan de méchanceté, ses sœurs la traitaient de paysanne, mais Rose rejetait cette remarque d'un revers de main. Elle préférait largement être une paysanne plutôt qu'une pimbêche qui ne sera jamais heureuse puisqu'elle voudra toujours plus que ce qu'elle possédait déjà.

Si elle n'avait pas décidé de continuer ses études en philosophie, elle serait bien resté chez son père pour vivre paisiblement. Son père avait d'ailleurs été le premier à la pousser vers la ville, pour qu'elle puisse continuer d'étudier dans la branche qui lui plaisait. Cela lui brisait le cœur, bien sûr, mais il ne voulait pas que sa fille reste indéfiniment chez lui. Il préférait vivre seul et savoir qu'elle vivait sa vie tranquillement plutôt que de la retenir. Ce fut donc le cœur lourd qu'il la regarda partir pour la ville, à Dundee plus précisément. Mais elle revenait fréquemment pour voir son père, qui malgré son énergie, commençait à se faire un peu vieux. Il devint chauffeur routier, parcourant les routes au service des autres et des entreprises qui l'embauchaient. Cela inquiétait sa fille les premiers temps, mais elle gardait bien ceci pour elle. Ils vivaient chacun de leur côté, mais ils gardaient tout de même un lien fort. Elle allait souvent lui rendre visite, contrairement à ses deux sœurs qui n'en avaient plus rien à faire de leur famille. Rose tentait bien de renouer le dialogue, mais rien y faisait. Elle fini par abandonner tout espoir de réunir sa famille comme avant. Tout le monde avait prit un chemin différent. Soit. Ainsi va la vie, dirait-on.

Un jour, son père lui annonça qu'il travaillait à présent pour une entreprise enracinée à Dundee, lui proposant ainsi qu'ils se voient plus souvent lorsqu'il montrait en ville. Cette nouvelle réjouissait Rose. Même si elle se débrouillait seule en ville, elle était malgré tout heureuse de savoir que son père allait souvent aller à Dundee pour son travail. Elle aurait même l'occasion de l'héberger de temps en temps, qui savait.

Cette entreprise était connue pour appartenir à la famille Fitzpatrick. Rose n'avait jamais eu l'occasion de croiser un membre de cette famille, puisqu'elle n'était encore que simple étudiante. Mais elle savait plus ou moins des choses à leur sujet. Les rumeurs urbaines, vous connaissez. Surtout pour une famille influente comme les Fitzpatrick. On disait que les parents Fitzpatrick sont mort il y a deux ans dans un accident de voiture, et leur fils unique avait tenté de maintenir l'entreprise la tête hors de l'eau, malheureusement il péta rapidement les plombs et failli la faire couler plutôt que de la sauver. Le co-fondateur reprit les reines après le scandale qui frappa le reste de la famille : le fils consommait de la drogue. Il vivait à présent reclus dans une villa, un peu à l'extérieur de la ville, et personne ne pouvait y entrer, sauf les domestiques qui y travaillaient. Rose était passé plusieurs fois passé devant cette maison avec sa voiture, sans voir rien d'autre que les domestiques et parfois une silhouette à la fenêtre. Furtivement, tournée vers l'horizon, avant de disparaître derrière un rideau. Rose pouvait ressentir un peu de compassion pour cet homme frappé plusieurs fois par le malheur. Même si certaine rumeurs -oui encore d'autres- certifiaient qu'il était le chef d'un réseau de prostitution, mieux appelé de call-girl. Aucun preuve ne pouvait confirmer cette thèse, bien sûr. Mais tout le monde le pensait, puisque tout le monde le disait en ville. Rose tentait de rester neutre à ce sujet. Elle se disait qu'elle n'avait absolument rien à dire puisque ce n'étaient pas ses affaires. Pourtant, elle allait très vite comprendre que tout allait être chamboulé.

She wants to go home but nobody's home Cela aurait pu ressembler à une réunion d'entreprise. A deux choses près. La première : il n'y avait que trois personnes dans la pièce. La deuxième : la vie de l'entreprise Fitzpatrick n'était pas en danger, mais c'était plutôt la vie d'un Riddle qui l'était.

Son père l'avait appelé une heure auparavant. Rose avait bien sentit l'angoisse et la peur dans la voix de son père, mais elle ne le fit pas remarquer. Elle savait seulement qu'elle devait se dépêcher de le rejoindre dans les bureaux Fitzpatrick, l'entreprise pour laquelle il livrait plusieurs tonnes de marchandises par semaine depuis quatre mois environ. Entrer dans ce bâtiment devant lequel elle passait tous les jours pour aller à l'université. Si un jour on lui avait dit qu'elle y entrerait, elle n'aurait pas cru ce qu'elle aurait prit alors pour un mensonge. Mais se retrouvant ainsi devant les grandes portes de verres impeccablement lavées, elle devait admettre qu'elle aurait eu tord. Oh elle ne pensait pas qu'elle avait souvent raison, mais en prenant en compte sa situation d'étudiante et de serveuse dans un bar moisie au cœur des quartiers malfamés de la ville, elle se doutait qu'elle aurait très peu de chance pour entrer dans cette entreprise. Avouez-le, vous l'auriez pensé aussi si vous aviez été à sa place.

Elle était arrivé dans le bureau du directeur quelques minutes plus tôt, et elle avait trouvé son père affalé sur une chaise, l'air grave, l'inquiétude inscrit sur son visage. Il aurait pu se jeter sur sa fille à son arrivée s'il en avait eu la force, mais la peur lui clouait les jambes à terre. Dès qu'elle le toucha pour lui offrir une protection supplémentaire, elle sentait bien que quelque chose se passait. Elle s'en était douté dès son appel, mais jamais elle aurait pu croire que ça paraissait aussi grave. Rose resta près de son père, tendit qu'elle releva la tête pour voir l'homme qui lui faisait face. Assis sur un imposant fauteuil en cuir, un homme qu'elle ne connaissait que de réputation se tenait droit, son menton posé sur ses mains. Il fixait intensément la nouvelle venue. Un frisson lui traversait la colonne vertébrale. La peur la piqua au même titre que son père. Qu'avait-il bien pu faire pour que le fils Fitzpatrick, qui était toujours reclus dans sa villa, sorte et vienne s’asseoir à la place de son défunt père, et à la place qu'occupait normalement le co-fondateur de cette entreprise ? Elle serra un peu plus les doigts sur les épaules de son père, mais resta droite, imposant presque sa présence par sa droiture. Elle ne quittait pas le fils Fitzpatrick du regard, maintenant ses yeux devant ceux de l'homme qui lui faisait face. Une menace. Elle le voyait comme une menace. Et comme un chat confronté à une situation de menace, elle se courbait pas l'échine. Son instinct lui hurlait de ne pas se laisser faire.

Ce duel de regard dura quelques instants avant que le fils Fitzpatrick ne se relève, posant la paume de ses mains sur son bureau en bois massif. Et là, elle pu voir son visage. Le premier mot qui lui vint à l'esprit pour décrire ce visage fut « improbable ». Il n'était pas comme les mannequins qu'on trouvait à la une des magazines de mode ou sur les affiches publicitaires collées un peu partout dans la ville. Beaucoup de gens disaient, justement en ce basant sur ces modèles qui se ressemblaient tous, qu'il était laid de visage. C'est vrai qu'il avait un visage particulier. Mais il dégageait quelque chose, ça elle s'en doutait, sinon il n'aurait pas la réputation qu'avaient ses parents avant leur décès. Mais à l'instant précis, elle aurait préféré se trouvait à cent-mille lieux d'ici. La colère et la peur qu'il diffusait dans la pièce lui donnait la chair de poule. Sans doute était-ce ça, son véritable pouvoir. Son charisme et le fait qu'il arrivait à faire plier les hommes les plus influents du pays sous ses arguments et sa volonté. Rose déglutit en silence, la bouche asséchée alors qu'elle ne l'avait même pas ouvert. Elle était heureuse de savoir qu'un membre de sa famille était également là pour la maintenir sur pied.

« Asseyez-vous, mademoiselle Riddle » finit-il par dire. Sans doute appréciait-il le fait qu'elle ne courbe pas l'échine devant lui, car elle dessella un fin sourire, presque invisible si on y faisait pas attention, car il fut si fin et si furtif. « Non je vous remercie, je veux rester debout. » Il la regarda comme pour lui demander si elle se moquait de lui, mais voyant qu'elle restait immobile, il haussa finalement les épaules, et se leva à son tour. Les deux Riddle le suivaient du regard, pendant qu'il commençait à faire les cents pas. Rose le quitta quelques secondes des yeux pour interroger son pauvre père. Il eut à peine le temps d'ouvrir la bouche pour essayer de lui expliquer la situation qu'il fut interrompu par le fils Fitzpatrick. « Voyez-vous Mademoiselle, je suis dans une situation bien fâcheuse, vous en conviendrez certainement Monsieur Riddle. » Lorsqu'il entendit son nom prononcé, les épaules de l'intéressé se mirent à vibrer. Elle serra son étreinte, encore et encore, et ses doigts étaient tellement crispées qu'elle sentait qu'elle commençait à avoir mal. Fitzpatrick se remit face à leur, appuyé sur son bureau, et continua le récit qu'il avait débuté. « Votre père est employé dans cette entreprise depuis quatre mois, et jusqu'à aujourd'hui, on eut rien à redire à son travail. Il était ponctuel, que ce soit pour chercher les cargaisons que pour les livrer aux lieux qu'on lui indiquait. Cependant... Il y a de cela deux jours, votre père a perdu des marchandises qu'il devait livrer au sud du pays. » « On me les a volé Monsieur, quelqu'un à profité du moment où je prenais ma pause pour voler le camion ! » « Qu'elles aient été volées ou perdues, le résultat est le même : je ne les ai plus. Et ceci m'empêche de conclure un contrat avec une boite du sud du pays. » Ils restèrent silencieux, les Riddle comme assommés par ce qu'il venait de dire. Oui, il avait raison, le résultat était le même. « Donc, cette perte de marchandise représente une aussi grande perte pour notre trésorerie. J'ai bien sûr contacté la police pour retrouver le camion, je ne vais pas laisser cette marchandise se dilapider dans la nature. Néanmoins, vous en conviendrez, des sanctions doivent être prises vis-à-vit de votre père. » « Et pourquoi m'avoir contacté ? En quoi cette histoire me concerne-t-elle ? » « J'y viens Mademoiselle Riddle, j'y viens. » Il se remit à faire les cents pas dans la pièce. « J'ai proposé un marché à votre père. Voyez-vous, le temps que je retrouve cette marchandise, il faut bien que je fasse rentrer de l'argent pour l'entreprise, et pour moi-même bien sûr. Or, les deux sont liées. » Rose ne le quittait pas des yeux, ne se doutant aucunement du marché qu'il allait lui proposer. Le fils Fitzpatrick s'arrêta, et regarda Rose droit dans les yeux. « Si vous acceptez mon marché, votre père ne perdra pas son travail. Il sera simplement muté au nord du pays, vers une autre plate-forme de distribution des marchandises Fitzpatrick. Dans le cas contraire, je ferai en sorte que votre père ne puisse plus exercer de métier, que ce soit dans la distribution de marchandises Fitzpatrick ou une autre. J'ai beaucoup de relation dans le domaine, et même plus. » Ecoeurée par ce qu'il venait de dire, Rose fronça les sourcils. « Que voulez-vous de moi ? » « Que vous deveniez ce que je veux. J'ai déjà des plans en ce qui vous concerne. Vous saurez tout en temps voulu. Si bien sûr, vous acceptez mon offre. » Les Riddle se regardèrent, offusqués par cette proposition, et effrayés par ce qu'il pouvait bien manigancer. « Refuse ma fille, je ne veux pas que tu deviennes son esclave par ma faute ! Je me débrouillerai, n'accepte pas ! » Mais déjà dans sa tête, la réponse de Rose était presque prise. Les idées fusaient dans son esprit, mais tout ce qu'elle pensait débouchait sur cette seule solution. Pour le bien de tous, elle devait faire ce qu'elle devait faire. Pour son père. Celui qui lui avait tout donné : son temps, son amour, sa protection. A présent, c'était à son tour de lui rendre la pareil. « Être ce que vous désirez ? C'est-à-dire ? » « Comme je vous l'ai dit, je vous le dirai en temps et en heure. Dites-moi d'abord la réponse à ma proposition. » « Parce que je dois vous la donner maintenant ? » « J'ai bien peur que oui. Je n'ai pas le temps d'attendre plusieurs jours, l'argent ça va, ça vient, c'est très instable. J'ai donc besoin d'une réponse dès maintenant. » Son père lui disait de refuser cette proposition qu'il jugeait comme de l’esclavagisme et injuste, mais Rose ne l'écoutait pas. Elle resta bien droite. Elle devra faire preuve de courage et de compassion une énième fois dans sa vie. « Vous allez juste muter mon père et non le renvoyer ? » « Exactement. » « Et pourrai-je le voir ? » « Cela ne fait pas partie de mes plans dans l'immédiat. » « Mais... » « Je crois que vous n'êtes pas en position pour m'imposer vos conditions Mademoiselle. » Elle resta silencieuse quelques instants, avant de prendre une grande inspiration. Courage Rose, se disait-elle. Dis adieu à ta liberté pour le bien de ton père. « J'accepte. » Son père fondit en larme, au même moment où un sourire satisfait se dessina sur les lèvres du fils Fitzpatrick. « Je vous laisse une heure pour vous dire au revoir. Ensuite, je vous conduirez dans votre nouvelle résidence. » « Mais mon appartement et mes affaires ? » « Je vais dire à mes domestiques de s'en occuper. Prenez cette heure avec votre père. » Et sans dire un mot de plus, il sortit de la pièce, et s'éloigna vers l'ascenseur.

Pendant une heure, les Riddle s'embrassaient et pleuraient. Ils savaient qu'ils n'allaient plus se voir avant un long moment. Et cela les rendaient malheureux, mais comme toujours, ils allaient tout faire pour garder la tête haute. Lorsque cette heure s'écoula, le fils Fitzpatrick revint dans son bureau, et les accompagna jusqu'à l'extérieur. Une limousine et un taxi attendaient au pied de l'immeuble. Rose regardait le taxi partir, dès que son père eut posé ses fesses sur la banquette arrière. Sans doute le ramenait-il chez lui, à la campagne. Cette vision lui brisait le cœur, mais elle se devait de rester forte. Pour prouver à ce monstre qui la maintenait à présent avec lui qu'elle n'allait pas être facile. Ça, il pouvait en être certain.

That man is not you mate and that's why I'm gon' take you good girl Elles étaient toutes alignées, comme prêtes à être dévorées par l'homme qui les recevait à cet instant. Le briefing avant qu'elles ne partent rejoindre leur prétendants. Fitzpatrick faisait toujours ça, avec un soupçon de solennel dans ce qu'il leur disait. En général, il se répétait, mais pour les call-girl un peu trop libertine ou qui était un peu trop déjantées, il valait mieux qu'il se répète. Rose, elle, n'avait pas besoin qu'on lui rappelle les règles. Elle passait la soirée avec un de ses clients, pour ensuite finir dans son lit ou non, selon la convenance et l'envie de leur client. Pas de drogue, pas d'alcool, pas de ragots croustillants pour la presse. Elles devaient amuser et contenter le client en silence. Il ne devait pas avoir de répercutions sur le réseau, ou sur l'entreprise familiale. Elles devaient céder aux caprices du client, sauf si bien sûr ce dernier voulait leur faire du mal physiquement ou moralement. Vouloir la battre, la saigner, la tuer pour augmenter son désir sexuel, ça, Fitzpatrick le refusait. Et il rappelait bien que si quelque chose de ce genre arrivait, il fallait avant tout qu'elles lui disent à lui, et non à la police. Qu'il se chargerait de régler ce malentendu. Rien ne devait sortir de leur cercle fermé. C'était leur secret comme il aimait le dire. « Des questions ? » leur demanda-t-il finalement en se tournant vers elles, les mains jointes dans le dos. Toutes restèrent silencieuses. Toutes, sauf une. « Pourquoi n'accueillez-vous pas vos invités ? Après tout c'est votre demeure ici, vous devriez au moins leur faire l'honneur de votre présence. » Un même sourire joueur se dessina sur les lèvres de leur patron et de Rose. Ils ne se quittèrent pas des yeux. Elle resta droite comme lors de leur première rencontre, mais cette fois-ci c'était avec une certaine confiance et une sensualité déconcertante. Depuis ces mois où elle servait de compagnie éphémère pour les autres hommes, elle s'était peu à peu révélé comme une vraie femme. Elle mettait ses formes en valeur, elle savait maintenant usé de son joli minois, de ses yeux et de ses lèvres pour les faire s'incliner devant elle. Elle n'était pas devenue une femme fatale cependant. Elle jouait avec ce qu'elle était. Elle restait la Rose que nous connaissions au début de cette histoire, mais son côté femme s'était enfin libéré de la cage dans laquelle la brunette l'avait enfermé depuis son adolescence. Et elle devait admettre qu'elle aimait, maintenant, jouer avec le feu. Surtout avec son patron. Son bourreau, qui était devenu un homme convoité. Elle savait comment il était. Dans tous les sens du terme. Et tout ceci commençait sincèrement à lui plaire. Et lorsqu'elle revêtait son habit de call-girl, elle devenait une vraie tigresse. Une coquine dirait certain. Mais Rose se plaisait à s'imaginer comme une féline prête à se jeter sur sa proie à tout instant, sans que celle-ci puisse s'en apercevoir. Elle avait bien grandit, notre Rose.

Il s'approcha doucement de la brunette, qui maintenait sa tête haute et son léger sourire au coin des lèvres.  « Tout simplement parce que je n'en vois pas l'utilité. Ils savent que c'est chez moi, et mes domestiques sont suffisamment compétents pour les accueillir. Tu dois me connaître à présent, je n'aime pas quand il y a trop de foule. Je préfère donc regarder de loin, afin de mieux apprécier. Et au moins je ne suis pas en contact avec quelques crétins que ce soit. Ils ont déjà l'honneur d'être dans ma demeure, j'ai bien peur que leur faire l'honneur de ma présence ne fasse qu'augmenter le risque qu'ils fassent dans leur beau costume de pingouin. » Toutes sourirent à cette remarque, certaine se permirent même un léger rire. Il pouvait se permettre de se dire supérieur aux autres, bien que Rose pouvait deviner que tout ce qu'il disait, il ne le pensait pas réellement. Il prenait tout ça pour un jeu. Un jeu fort amusant, il fallait qu'elle l'admette. Après cette plaisanterie, il reprit un air un peu plus sérieux.  « Et puis, me montrer mettrait un frein dans votre jeu de séduction. D'une part, vous seriez obnubilée par ce que je pourrais penser de vous, à vous voir à l’œuvre comme ça. Et il y aurait de forte chance que vous perdiez votre concentration et ainsi de faire une gaffe. Et d'autre part, cela freinerait aussi le désir de ces hommes en rûte. » Il s'avança vers une des fenêtres qui donnait vers le grand salon, placé plus bas qu'ils ne l'étaient, dans cette pièce où n'étaient conviées que de rares personnes : les habitants de cette demeure et les call-girl.  « Si je me montrais à eux, ils penseraient inconsciemment que je suis le maître de ces lieux, donc que je suis votre maître. Ils se sentiraient dépossédé de leur pseudo supériorité qu'ils ont sur vous. Et donc eux aussi risqueraient de faire des gaffes. Ce que je ne souhaite pas. » Il se tourna à nouveau vers Rose, qui continuait à lui tenir tête et à sourire, amusée mais en même temps intriguée par ses propos.  « Vous avez pensé à tout. » Il s'approcha d'elle, si près qu'ils pouvaient à présent sentir le souffle de chacun sur leur visage. Toutes les autres call-girl se seraient reculé face à ce rapprochement soudain. Mais pas Rose. Clouée à sa place, elle le regardait intensément dans les yeux. Une tigresse vous dis-je.  « C'est mon travail de penser à tout, pour qu'il ne vous arrive rien. Je n'aimerais pas que l'une de vous soit cassée. »  « C'est trop aimable à vous. » Pendant quelques secondes ils se dévisagèrent, amusés et attirés l'un vers l'autre par un désir qui montait peu à peu. Depuis qu'elle avait gagné en confiance en elle et en ses charmes, elle se montrait parfois insolente devant Fitzpatrick. Et il semblait bien apprécier cela. Puis, il s'éloigna, pour reprendre la distance qu'il prenait avec toute lorsqu'il les réunissait avant qu'il ne les jette dans la gueule et le lit de leurs loups.  « Très bien, vous pouvez y aller, je pense que j'ai répondu à vos questions. » En file indienne, toutes sortir. Rose était l'une des dernières. Durant ces quelques instants où le temps semblait filer sans qu'ils ne s'en rendent compte, elle crut lire sur les lèvres de Fitzpatrick « Fais attention à qui tu choisis ce soir. » Elle acquiesça donc, même si peut-être que cette mise en garde était imaginaire. Mais quelque chose lui disait qu'elle ne l'était pas.

« Rose ! » Elle reconnaîtrait cette voix entre mille. Et elle ne saurait si c'était avec plaisir ou non. Elle connaissait bien cet homme qui la désirait à chaque fois qu'il devait sortir dans des bals, des galas ou des soirées plus privé, où une bande d'homme saouls s'amusaient à jouer au poker jusqu'au bout de la nuit, pour ensuite récolter le fruit du jeu de séduction entre eux et les femmes qu'ils prenaient avec eux. Des hommes arrogants, vantards, qui criaient sur tous les toits qu'ils possédaient tout ce qu'ils désiraient en claquant des doigts, et qu'ils n'avaient rien à envier aux autres. Des abrutis, pour certains. Des fils à papa qui ne pensent qu'à leur « royal derrière », comme Rose le pensait pour se moquer d'eux. Des hommes comme ses sœurs. Avec qui elle avait perdu le contact, plus ou moins malheureusement d'ailleurs. Elle n'en vivait pas moins bien depuis qu'elle ne leur parlait plus. Alors à quoi bon ressasser de vieilles histoires de famille ? Pour rien, évidemment.

Rose se retourna donc, affichant un sourire étincelant, rayonnant. Elle posa ses yeux noisettes sur l'homme qui l'avait appelé. Alec. Il affichait un sourire suffisant, comme toujours. Et surtout fier d'avoir attiré l'attention de sa call-girl préférée. C'était ainsi qu'il l'appelait parfois, lorsqu'il était soit au bord de l'orgasme soit de la beuverie. Il n'était absolument pas délicat dans ses paroles et ses gestes qui se voulaient pourtant être des compliments. Il disait ainsi qu'elle était une bonne compagnie et une bonne maîtresse. Mais il manquait cruellement de subtilité, imposant plus sa personne que mettre celle de Rose en valeur. C'était ainsi, le principe normal d'un compliment, n'est-ce pas ? Eh bien lui, il prenait ça à l'envers. Peut-être pensait-il qu'elle était une bonne maîtresse parce qu'il était lui-même bon au lit. Pourtant que ce n'était pas lui qui lui avait apprit à contenter les hommes. Et ça ne serait sûrement pas lui. Ô grand jamais.

Il tenait dans les mains deux coupes de champagne, sans doute celui que Fitzpatrick avait demandé à Lux d'aller chercher la veille, alors que Rose était occupée à se préparer pour cette soirée. Oui, son patron voulait qu'elle soit resplendissante pour toutes les occasions, donc il voulait qu'elle se prépare des la veilles. Elle était sa nouvelle fleur, comme il aimait l'appeler. D'un bouton, elle s'était transformée en une magnifique Rose. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il utilisait toujours ce surnom avec elle. Et ça lui plaisait aussi. Alec s'approcha d'elle, et lui tendit l'une des coupes. « Ravie de vous revoir ce soir très chère. Cela faisait longtemps que je ne vous avais plus vu. » Elle attrapa la coupe de champagne et se laissa approchée par cet homme qui la répugnait de jour en jour. Mais elle devait faire bonne figure, après tout c'était l'un de ses plus gros client. Un masque. Voilà ce qu'elle devait porter lorsqu'elle était call-girl. Faire en sorte que personne ne puisse deviner ses pensées. Elle ne le laissait tomber que lorsqu'elle était accompagnée par une personne de confiance. Lux. Et leur patron.  « Il faut parfois se faire désirer pour que les retrouvailles soient plus ardentes. » dit-elle alors en le regardant dans les yeux, et lorsqu'elle vit la satisfaction de sa réponse dans les prunelles de l'homme, elle prit comme excuse de boire à son verre pour contempler le reste de ses collègues, la plupart déjà entre les mains d'hommes importants. Elle savait que les autres call-girl lui enviaient le fait qu'elle était la préférée d'Alec. Selon elles, il était le plus beau, le plus séduisant, « un amour » en somme. Pourtant, Rose ne comprenait pas comment elles pouvaient penser ça de lui. Il n'était pas romantique, pas charismatique, et lorsqu'il lançait une plaisanterie celle-ci n'était pas drôle. Et c'était ainsi pour tout ce qu'il entreprenait. Il avait beau faire tout ce qu'il voulait pour l'impressionner, rien ne pouvait valoir ce qu'un autre homme pouvait bien lui proposer. Et cet homme, justement, elle le vit l'épier depuis la fenêtre de la pièce qu'elle avait quitté quelques instants plus tôt.

« Fizpatrick nous fera-t-il l'honneur de sa présence selon vous ? » Rose ignora la question d'Alec durant une fraction de seconde, durant laquelle elle regardait intensément son patron, qui lui rendait son regard. Une véritable connexion s'était créée depuis le jour de son arrivée dans cette demeure, elle en était persuadée. C'était une évidence. Et tout le monde qui habitait dans cette villa la sentait aussi. Seulement, personne ne l'avouait. La jeune femme reporta rapidement son attention vers Alec, qui attendait, semblait-il impatiemment sa réponse. « Je ne pense pas. Il a quelques affaires à régler pour l'entreprise, et malheureusement elles sont assez urgentes. » Elle dessina un sourire faussement compatissant, puis bu à nouveau dans son verre. « C'est bien dommage. Je lui aurais bien serré la main ce soir. Mais bon ce n'est pas grave, nous aurons bien d'autre chose à faire. » Voilà, aucune sensualité, aucune subtilité. C'était aussi raffiné qu'un éléphant éventré. Dégoûtant n'est-ce pas ? Eh bien Rose avait ce même dégoût en elle. Elle lui lança néanmoins un sourire pour lui signifier qu'elle avait comprit le sous-entendu. Pourquoi était-il aussi suffisant avec sa personne ? Ça elle ne pouvait le savoir. Et elle ne le saura sans doute jamais. Car elle ne lui poserait jamais la question. Parce que ça ne l'intéressait pas.

Elle passa donc le reste de la soirée au bras de cet homme qui la répugnait de jour en jour. Au départ, elle le trouvait gentil, assez courtois -après tout on lui avait sans doute enseigné cet art- et intéressant. Puis, à force qu'il la harcèle pour passer la soirée et la nuit avec elle, elle le découvrit sous son vrai jour. Un homme suffisant qui ne pensait qu'à son bonheur personnel. Rose sentait malheureusement qu'à force de jouer son rôle de call-girl, elle avait bien trop attiré son attention, et qu'il commençait à avoir une obsession bizarre envers elle. Et ça l'inquiétait assez. Peut-être en parlerait-elle à Fitzpatrick. Ou peut-être que lui-même s'en était rendu compte, puisqu'il passait la moitié de la soirée à la surveiller. Il paraissait connaître un minimum Alec pour se soucier de lui et s'en méfier. Après cette fête, Rose passa encore deux nuits chez Alec, avant que Fitzpatrick ne décide de la retirer du réseau temporairement. Du moins, pour qu'il devienne son client exclusif pour un temps.

Come feed the rain 'cause I'm thristy for your love, dancing underneath the skies of lust Il était rare que Rose se retrouve seule au moment du dîner. Tout le monde dans la villa faisait en sorte qu'elle ne se retrouve que rarement seule. Dès le lever, son amie Lux était là pour l'accompagner dans cette nouvelle journée, les autres domestiques lui parlaient de ce qu'il se passait dehors lorsqu'elle n'avait pas à sortir pour faire les courses, les autres call-girl pouvaient aussi lui faire la conversation même si ces derniers temps elle ne les voyait que rarement. Elles évitaient judicieusement de se retrouver trop souvent chez Fitzpatrick pour éviter d'éveiller les soupçons sur sa nouvelle activité. Il valait mieux que la presse ne soit pas mêler à ça. Il avait déjà essuyé un scandale similaire pour sa consommation de drogue peu après la mort de ses parents, il n'avait pas besoin d'attirer encore l'attention de tout le monde. D'ailleurs, l'intéressé venait souvent lui rendre visite et discuter avec elle lorsque les affaires de l'entreprise n'étaient pas suffisamment urgentes pour passer avant elle. Lors de son arrivée, il ne faisait que des discussions de cinq minutes avec elle, avant de repartir. Et puis, ils ont peu à peu appris à se connaître et à présent ils pouvaient passer des heures à discuter. Ça arrivait le plus souvent lors du dîner, où ils se racontaient leur journée respective. Il passait le plus clair de son temps à s'occuper de l'entreprise familiale, son discours variait qu'en de rares occasions. Rose, quant à elle, lui racontait les derniers ragots qu'elle entendait sur l'oreiller d'un client, ainsi que les derniers livres qu'elle avait lu, son opinion sur les dernières nouvelles télévisées. Puis, lorsqu'ils n'avaient plus rien à se dire, deux scénarios pouvaient se dérouler après le repas : soit ils étaient trop fatigués et ils repartaient chacun de leur côté pour dormir, soit un jeu de séduction se mettait en place et ils terminaient dans le lit de Fitzpatrick. Certain pourrait dire que pouvoir ainsi schématiser le déroulement de leur journée et de leur soirée pouvait se traduire par une routine persistante, mais ce n'était pas ce qu'ils pensaient eux. Ils pouvaient être tout aussi prévisibles qu'imprévisibles. Un mystère pour l'autre qui les amusait et les attirait. Loin d'être une routine parfaitement installé donc.

D'ailleurs, Rose sentait bien que ce repas n'était pas comme les autres. Ils n'avaient pas encore parlé des prochains clients de la jeune femme. Habituellement, c'était là aussi un de leur sujet de conversation, afin qu'elle se prépare au mieux aux exigences de l'homme qui la prendrait comme call-girl pour la soirée. Mais là, Fitzpatrick restait silencieux à ce sujet. Cela n'intrigua pas plus que ça la brunette, avant qu'elle ne voit les heures défilées sur l'horloge placée près d'eux. Il était passé vingt-deux heures, normalement ils ne tarderaient pas à se quitter -ou à s'unir selon la situation qui allait se mettre en place. Alors pourquoi ne lançait-il pas le sujet ? Elle lui laissa le temps pour aborder le sujet, à l'heure qui lui convenait, mais lorsqu'elle le vit prêt à s'en aller, elle prit la parole avant qu'il ne se lève de son siège.  « Nous ne parlons pas des clients que je vais avoir ? » Fitzpatrick s'immobilisa sur son siège, hésitant pour une raison qui était encore inconnue à Rose. Elle le dévisagea, essayant de percer ce masque qu'il portait pour dissimuler ses sentiments. Mais il ne fit rien paraître, et se contenta juste de se replacer correctement à sa place. Il reprit exactement la même posture que la première où elle l'avait vu, dans son bureau de l'entreprise familiale. Ce qui ne signifiait pas que du bon.  « Non. Nous n'en parlerons pas. Pour la simple et bonne raison que tu n'en auras plus pour l'instant. » Rose pencha la tête sur le côté. Elle ne comprenait pas ce revirement de situation. Pourtant, celui-ci semblait étrangement bien réfléchi. Ce n'était pas une décision prise sur un coup de tête. Il y avait pensé depuis plusieurs jours au moins.  « Pour quelle raison ? » Cette question fit sourire Fitzpatrick.  « Ne me dit pas que tu en as prit tellement goût depuis ton arrivée ! » Des images leur revinrent en tête. Les nombreux refus de Rose pour exécuter ce que bon semblait à son geôlier, Lux qui lui avait apprit à jouer de ses charmes, la distance que la brunette avait tout de suite prit avec Fitzpatrick. Pour lui prouver qu'elle ne serait pas facilement domptable. Les premiers temps elle avait refusé de prendre des clients, et Fizpatrick lui avait un peu jeté de force dans la gueule de ses premiers clients -Alec fut l'un des premiers bizarrement. Elle n'était qu'une pauvre fille effrayée et rebelle. Elle avait été facilement domptable finalement. Il lui avait fallu que deux mois pour atteindre un minimum de ce qu'il voulait qu'elle devienne. Rose devint même l'une de ses meilleures call-girl. Alors pourquoi vouloir la retirer du réseau « pour un temps » ?

Voyant que sa réponse était loin de la satisfaire, et qu'elle recherchait une vraie réponse, Fitzpatrick soupira. Il était vrai qu'il lui devait une explication.  « Je te retire temporairement du réseau pour trouver des clients, ou des prétendants pour le devenir, qui soient plus raffinés et plus gentlemen que ceux qui se proposent à toi en ce moment. Ils ne te traitent pas comme ils le devraient et ça me déplaît. Je veux bien que tu me rapporte de l'argent, mais si c'était de l'argent de personnes qui valent vraiment le coup, ça serait encore mieux. » Lorsqu'il termina, il se releva doucement de sa chaise pour se retrouver debout. Il s'approcha doucement de Rose, puisqu'il devait la contourner pour rejoindre ses appartements à l'étage.  « Tu vaux bien mieux que ces riches en rûte Rose. Tu n'as simplement pas l'air de t'en rendre compte. » Ce fut les dernières paroles qu'elle entendit de lui ce soir-là.

 « Je ne comprends pas pourquoi il me retient ici ! Je n'ai plus d'attache je ne risque pas de m'enfuir. » Rose soupira en pensant que, si, justement, elle pourrait s'enfuir vers son père qu'elle n'avait plus vu depuis des mois. Ce qui était alors extrêmement long quand on connaissait le lien fort qui les unissait auparavant, avant que cette histoire de vole de marchandise ne vienne tout gâcher. Entraînant ainsi l'enfermement de la jeune femme dans cette villa qu'elle voyait souvent de loin, n'imaginant pas qu'un jour elle allait y vivre. Plus ou moins contre son gré. Une pointe de nostalgie vint irriter son cœur plein de bonté. Mais elle ne le fit que très légèrement paraître à Lux, qui était en train de l'aider à préparer sa chambre pour qu'elle puisse se coucher.  « Il a peur qu'il ne t'arrive quelque chose... »  « Que je ne puisse pas rentrer chez moi tu veux dire ! Ca tourne presque à l'obsession, même au harcèlement ce qu'il fait. Il me laisse sortir qu'avec des clients ou pour faire les courses. De quoi aurait-il dont si peur ? Que je me fasse écraser par une voiture ? Je ne suis pas si bête bon sang ! »  « C'est bien plus simple que ça Rose. Il a peur de te perdre. » Rose s'arrêta immédiatement de tirer son drap. Elle le garda en main, et releva les yeux vers Lux. Cette dernière lui envoya un sourire triomphant. Elle était probablement fière de lui avoir cloué le bec.  « Je ne comprends pas. Tu peux exprimer ce que tu penses s'il te plaît ? » Lux soupira, puis vint s'asseoir du côté de Rose.  « Je le connais sans doute plus qu'il veuille que je le connaisse. Et depuis que tu es là, il tient vraiment à toi. Et je ne dis pas ça pour de faire une farce, tu connais le sixième sens féminin. Et tu sais que j'en suis doté d'un talent plus fort que le tien pour deviner ce qu'il peut bien penser. » Rose resta silencieuse, pensive. Était-ce la vérité ? Était-ce vrai qu'il tenait à elle plus qu'au premier jour, le jour où ils s'étaient rencontré par un coup du sort ?  « Ne lui en veut pas trop. Il a toujours été particulier avec ses relations avec les autres. Il ne sait pas trop comment faire je pense. » La brunette haussa les épaules, resta immobile quelques secondes avant de reprendre ses activités. Elle était troublée, mais peut-être dans le bon sens du terme. Au moins, Fitzpatrick ne la traitait plus seulement comme une bonne call-girl, ou pire comme un objet. Mais comme une vraie personne. Si ce que lui disait Lux était vrai, alors elle aurait pu être prête à accepter sa condition de recluse à ses côtés. Si bien, elle avait la possibilité de contacter son père, ce qui pour l'instant était impossible. Il était même allé jusqu'à lui confisquer son téléphone portable, lui rendant que lorsqu'elle sortait pour qu'elle le contact qu'en cas d'extrême urgence. Il voulait qu'elle soit coupée du monde, comme lui, elle l'était. Mais maintenant que pouvait-il attendre d'elle ? Être une bonne maîtresse ? Peut-être. Être une bonne compagnie ? Elle l'était déjà. A cet instant, elle ne savait absolument pas ce qu'il voulait d'elle, pensant qu'elle lui avait déjà tout donné. Tout ? Pas totalement. Après tout, il restait encore son cœur à dompter.

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