Je raccrochais le téléphone après une heure de conversation avec Marie. Marie était ma belle-mère, ma jolie maman, ma seconde maman. Nous avions pris l’habitude depuis mon emménagement de nous appeler tous les matins. J’avais aussi ma petite sœur et mon père, mais je passais toujours plus de temps avec elle au téléphone. Mon père disait toujours que nous étions de véritable pipelette. Elle connaissait tout de ma vie et surtout elle me conseillait à merveille. Après mon appel quotidien, je filais sous la douche et me préparais. Un jean avec une coupe droite simple et un petit chemisier ferait l’affaire. J’enfilais ensuite un manteau et des chaussures et me dirigea vers ma voiture, direction l’université. J’étais en dernière année de biologie animale et je n’avais pas tellement cours. Du moins, pas au sens où on l’entend. J’étais dispensé d’amphi, puisque je faisais mon mémoire de dernière année. J’étais donc plus souvent sur le terrain qu’en cours. Mais ce matin-là, j’avais rendez-vous avec mon référent. Je devais voir avec lui, mon plan et les premiers éléments de mes recherches. Et surtout, faire valider le début de mon mémoire et enfin savoir si j’allais dans la bonne direction.  Le trafic était terrible ce matin-là et j’arrivais à l’université près d’une heure plus tard. Quelle idée de prendre sa voiture en pleine heure de pointe ? Heureusement, j’étais toujours du genre à partir trois heures à l’avance et j’avais même le temps de boire un latte avant mon rendez-vous. Je m’installais à la cafétéria, lieu de rendez-vous avec mon référent et relu rapidement les premières pages de mon mémoire. Comme d’habitude, je trouvais cela médiocre, alors que la veille ça me paraissait passable. J’avais toujours tendance à me dénigrer et à manquer de confiance en moi. Tout comme mon père, je recherchais la perfection. A l’instant même où je pensais à lui, il m’envoyait un message d’encouragement et cela m’arracha un sourire. Mon référent arriva avec dix minutes de retard et se confond en excuses, pour le rassurer, je lui mentis en prétendant que je n’étais là que depuis quelques minutes et non une heure trente. Après deux heures d’échanges, j’étais rassurée, il m’avait même félicité. Il avait trouvé mes travaux de bonnes qualités et m’avait encouragé à poursuivre sur cette voie. C’est le cœur plus léger que je me dirigeais au zoo. C’était devenu mon nouveau lieu préféré. Ma rencontre avec Lucas, y était sans doute pour beaucoup. Quoi qu’il en soit. J’arriva en fin de matinée et mangea rapidement un bagel avant d’entrer dans l’enceinte du zoo. Je m’installais dans le parc de ce dernier, mon macbook sur les genoux et tapa rapidement sur le clavier quelques idées qui me venaient pour enrichir mon mémoire. J’entendis des bruits de pas derrière moi et me retournais. Lucas se tenait debout et me lâcha un petit sourire. Bonjour.